Share Button

“Il n’existe pas de nuit qui ne voit le jour”

 

 

 

Psycho-traumatisme et Résilience

 

Le traumatisme psychique

Aussi appelé psycho-traumatisme, ou traumatisme psychologique, est “l’ensemble des dommages d’ordre psychologique résultant d’un événement dramatiquement subi ou de toute forme de violence, éprouvée physiquement ou moralement. Il s’exprime particulièrement dans la vie quotidienne par un Etat de Stress Post-Traumatique (ESPT) dans lequel des éléments anodins, mais soudainement associés à l’événement premier, se transforment en stress. Tous les individus ne sont pas susceptibles de formes et d’intensité de traumatisme identiques. La vulnérabilité psychologique varie individuellement, étant liée à l’histoire personnelle et à d’éventuels traumatismes passés.” (Lire la suite : Wikipédia)

Les psycho-traumatismes peuvent être de deux types :

  • Simples : lorsque l’individu est confronté à une situation unique, de survenue brutale et imprévisible, limitée dans le temps, avec un début et une fin nets ;
  • Complexes : lorsque l’individu est confronté à plusieurs événements traumatogènes, qu’ils soient de même type ou différents, impliquant une violence durable, répétée voir prévisible. Exemples : situation de guerre, maltraitance, violences sexuelles répétées, … “Ce qui caractérise ces traumatismes, c’est qu’ils résultent d’une action humaine délibérée. Les lois et les valeurs qui régissent l’humanité sont profanées, bafouées, et reniées par les hommes eux-mêmes. La douleur, les blessures, les sévices et la souffrance sont provoqués, voire même entretenues et exacerbées intentionnellement, par des personnes généralement censées assurer protection ou porter secours aux victimes” (Evelyne Josse).

Il existe de multiples causes possibles menant au traumatisme psychiques ; elles peuvent être :

  • Liées aux actes intentionnels : agression, violences, menaces répétées, viol, abus sexuels, harcèlement, humiliation, négligences, maltraitance,  prise d’otage, kidnapping, guerres, génocide, attentats, torture, …
  • Liées à des facteurs extérieurs : décès du conjoint, d’un proche, d’un être cher, accidents et leurs éventuelles séquelles physiques, maladies,…
  • Liées à des événements accidentels : accidents (et leurs éventuelles séquelles physiques) de la route, ferroviaire, aériens, fluviaux, maritimes, domestiques, de travail, sportifs, mouvements de foule,…
  • Liées aux catastrophes naturelles : séisme, raz-de-marée, éruption volcanique, inondation, tornades,…
  • Liées à l’accumulation d’événements divers : la fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase.
  • Liées au rappel d’un événement antérieur : “un stress important ou une situation rappelant directement ou symboliquement un incident ancien est susceptible d’activer la charge traumatique d’un événement qui malgré ses potentialités traumatiques n’avait pas produit de symptomatologie évidente au moment de son occurrence” (Evelyne Josse).

Les victimes de ces événements traumatisants peuvent l’être de façon directe ou indirecte (témoin, partenaire conjugal, famille, ami, proche de la victime, professionnels intervenant en première ligne comme militaire, policier, gendarme, pompier, médecin, personnel humanitaire,…).

Pour Claude Barrois, “le traumatisme psychique est un effondrement de l’illusion de sens et de signification autrefois échangées, stabilisées, dont l’immense treillis s’appliquait à tous”. Pour Louis Crocq, ‘le trauma est un phénomène d’effraction du psychisme, et le débordement de ses défenses par l’excitation violente afférente à la survenue d’un événement menaçant pour la vie ou pour l’intégrité (physique ou psychique) d’un individu, qui y est exposé comme victime, témoin ou acteur”.

Quelque soit l’événement perçu comme traumatisant par un individu, il est toujours possible de travailler sur “comment composer avec”, travailler à dépasser ce qui peut être ressenti comme étant un frein, une barrière ou un obstacle, notamment à travers le Sens que la personne peut lui attribuer.

L’Etat de Stress Post-Traumatique (ESPT)

Il est la conséquence possible d’un traumatisme psychique, et survient toujours quelques temps après l’événement traumatique : quelques jours, semaines, mois ou années. Pour le DSM V, cette latence est d’un mois minimum.

Le DSM V précise que pour diagnostiquer un ESPT, le sujet doit avoir été exposé à la mort, des menaces de mort, des blessures sérieuses ou des violences sexuelles, soit en vivant directement l’événement traumatique, soit en tant que témoin direct, soit en apprenant qu’un événement violent ou accidentel est arrivé à un proche.

Les symptômes de l’ESPT se regroupent dans différentes catégories :

  • Les symptômes intrusifs : éléments de l’événement qui surgissent involontairement et de façon récurrente dans le psychisme (cauchemars, images, sons, odeurs,…)
  • Les évitements : ces comportements peuvent être réactionnels à des pensées, des émotions liées à l’événement ou des éléments qui le rappellent comme des lieux, des objets ou des situations.
  • Les modifications négatives des cognitions et de l’humeur : on y retrouve des symptômes dépressifs, des croyances négatives sur soi et/ou le monde comme “je suis nul”, “le monde est dangereux”. On y retrouve aussi les sentiments de culpabilité exagérés ou inadaptés de soi ou d’autrui en lien avec l’événement, des émotions négatives en lien avec l’événement, une perte d’intérêt pour des activités habituellement plaisantes, une diminution des émotions ainsi que les amnésies dissociatives.
  • Les altérations dans l’activation neuro-végétative et la réactivité : on y retrouve notamment l’irritabilité, les comportements agressifs, auto-dommageables, conduites à risque, hypervigilance, trouble de la concentration, troubles du sommeil, hyper réactivité.

Des indices d’un ESPT peuvent se manifester immédiatement au décours de l’événement comme apparaître plus tardivement, parfois même des années après. Sa résolution peut être spontanée ou nécessiter l’aide de professionnels. Lorsqu’il se manifeste, il est impossible de savoir d’avance s’il sera un jour résolu en partie ou en totalité.

Le Syndrome de Stress Post-Traumatique Complexe (SSPT-C)

Il est la conséquence possible d’un traumatisme psychique complexe, et survient toujours quelques temps après l’événement traumatique : quelques jours, semaines, mois ou années. Si cette dénomination ne fait pas encore l’unanimité chez les spécialistes de la question, il est probable que cette notion intègre la CIM-11 de l’OMS sous la forme de cette proposition diagnostique :

  • “Le SPT Complexe peut se développer après l’exposition à un stresseur de nature extrême ou prolongée, et duquel s’échapper est difficile ou impossible.” Exemples de stresseurs : torture, esclavage, campagne génocidaire, violence domestique prolongée, violence sexuelle ou physique répétée pendant l’enfance (Maercker et al., 2013, cité par Olivier Piedfort-Marin) ;
  • Le sujet doit aussi avoir présenté les symptômes d’un ESPT simple à un moment ou un autre du développement du trouble (Maercker et al., 2013, cité par Olivier Piedfort-Marin) ;
  • Problèmes sévères et persistants dans la régulation des affects ;
  • Croyances persistantes que l’on est diminué, en échec, sans valeur, accompagnées par des sentiments profonds et persistants de honte, culpabilité ou d’échec en lien avec le stresseur ;
  • Difficultés persistantes à développer des relations et à se sentir proche d’autrui ;

Prévalence des troubles psycho-traumatiques

Ces sujets d’études sont par nature très complexes à étudier et les résultats dépendent de multiples facteurs comme : le type d’événement observé, le temps d’exposition, le nombre d’individus et leur genre, la société dans laquelle ils vivent, du temps passé entre l’événement et l’étude,… Pour simplifier grandement, on peut citer Evelyne Josse :

  • “Le taux d’exposition à un événement traumatisant au fil de l’existence est de 16 à 90 % aux Etats-Unis et de 20 à 30 % en Europe ;
  • La prévalence de l’ESPT au cours de la vie dans la population tout-venant varie de 1 à 9 % en Amérique du Nord et de 1 à 2 % en Europe ;
  • Les viols et la détention dans des conditions de déshumanisation extrême comptent parmi les expériences les plus délétères au plan psychique, avec une prévalence pouvant atteindre 85 %”

La résilience

“La résilience est la faculté à « rebondir », à vaincre des situations traumatiques. En psychologie, le concept de résilience a été introduit en France par Boris Cyrulnik. Cette faculté n’est pas innée, mais elle trouve ses racines dans l’enfance, et dans la relation que les parents entretiennent avec leur enfant.” (psychologie.com)

Cette “aptitude” peut se travailler et s’obtenir à travers une thérapie. Pour ma part, j’utilise des moyens  comme l’Hypnose, le RITMO et l’EFT pour aider mes consultants à avancer dans cette direction.

La résilience en quelques mots de Boris Cyrulnik : 

 

 

 

Bibliographie

Si cette thématique des traumatismes complexes vous intéresse, je vous suggère d’acquérir l’excellent ouvrage d’Olivier Piedfort-Marin : “Psychothérapie des traumatismes complexes: une approche intégrative basée sur la théorie des états du Moi et des techniques hypno-imaginatives”.

Sur la thématique du Trauma psychique, je vous recommande le passionnant ouvrage de Bessel Van der Kolk : “Le Corps n’oublie rien. Le cerveau, l’esprit et le corps dans la guérison du traumatisme”.

Dans un style plus analytique et très détaille, les ouvrages d’Evelyne Josse : “Le traumatisme psychique chez l’adulte”, ainsi que “Le traumatisme psychique – Chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent”.

 

« Être résilient est la capacité d’apprendre à vivre avec des questions pour lesquelles on a pas de réponse »
Pauline Boss

 

N’hésitez pas à partager vos points de vue, et si cet article vous a plu, pensez à le liker et le partager avec vos contact 🙂

Share Button