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Psycho-traumatisme : dissociation et réassociation

 

Une des conséquences classiques des psycho-traumatismes réside dans l’apparition et la mise en place de processus dissociatifs, ce qui implique idéalement une réassociation grâce à la thérapie.

 

 

La dissociation 

La dissociation peut être décrite comme étant un cloisonnement au sein de la personnalité ; elle constitue un mécanisme de défense efficace pour maintenir l’équilibre de la personnalité alors que l’individu fait face à une situation bouleversante pour lui. Elle est à distinguer d’une dissociation produisant d’autres personnalités comme on l’observe dans le trouble dissociatif de l’identité. Cette dissociation engendre typiquement des sensations d’engourdissement et d’anesthésie des perceptions du corps et des émotions.

Exemple d’apparition d’un processus dissociatif : elle m’explique qu’alors qu’elle était en train d’être suturée, elle s’est subitement retrouvée à côté d’elle-même en train de se regarder être recousue.

Cette modification de “point de vue” constitue en soi une excellente façon de ne plus ou peu ressentir la douleur liée à la suture, ce qui tombait plutôt bien à ce moment là, surtout quand on sait que ce type de perception peut être recherchée dans un but d’hypnoanalgésie ou hypno-anesthésie. Là où c’est moins bien, c’est quand elle explique qu’elle est souvent à côté d’elle mais que ça n’est pas choisi. Cela signifie que chaque fois que cela se produit, elle ne ressent pas ou peu les sensations, sentiments et émotions qui accompagnent normalement chaque instant de notre vie, ce qui conduit a un vécu monotone, lisse et terne de la vie. Dans ce cas, le processus thérapeutique peut consister à se réassocier à son corps et à ses perceptions pour à nouveau se sentir pleinement vivant.

 

La réassociation

Il existe différents modèles thérapeutiques proposés pour la prise en charge des psycho-traumatismes, qui varient selon qu’il s’agit d’un trauma simple ou complexe, selon les outils (Hypnose, RITMO/EMDR,…) et concepts utilisés par le thérapeute, le point de départ et l’évolution du consultant, ce qu’il souhaite et recherche,…

La réassociation est plus une conséquence du processus thérapeutique qu’un objectif à proprement parler, et sa “matérialisation” se devine à travers des vécus du type : je suis plus présent, vivant, joyeux, acteur (de ma vie),… Dans certains cas, il est peut-être préférable pour l’équilibre de la personne que ce cloisonnement intérieur reste en place. Dans ce cas, le travail s’orientera davantage dans des directions comme la régulation des affects, donner du sens à l’expérience traumatique,… ; en somme, comment composer au mieux et au quotidien avec le souvenir traumatique.

De manière générale, quand il s’agit d’un trauma simple on travaille à sécuriser le sujet et il est généralement possible de travailler rapidement à désensibiliser le trauma et/ou ses séquelles. Plus le trauma est complexe, plus il nécessite de travailler à stabiliser le patient, notamment en lui apprenant à pouvoir réguler ses affects, et par la suite on travaille éventuellement à désensibiliser le trauma et/ou ses séquelles. Si vous souhaitez en savoir bien davantage sur ces thèmes, je vous invite à investir dans les ouvrages cités dans la bibliographie.

Dans le cadre de la prise en charge thérapeutique des processus dissociatifs, il est souvent conseillé au consultant de compléter la psychothérapie avec de l’activité physique, du yoga, de la méditation, de la cohérence cardiaque,… Ces différentes activités  engagent le corps et permettent entre autres de retrouver le lien avec son corps et les sensations qui l’habitent et le traverse, d’évacuer certaines tensions internes, mais aussi de travailler la régulation des ses émotions, ce qui est souvent essentiel pour pouvoir aller vers la réassociation.

 

Bibliographie

Si cette thématique des traumatismes complexes vous intéresse, je vous suggère d’acquérir l’excellent ouvrage d’Olivier Piedfort-Marin : “Psychothérapie des traumatismes complexes: une approche intégrative basée sur la théorie des états du Moi et des techniques hypno-imaginatives”.

Sur la thématique du Trauma psychique, je vous recommande le passionnant ouvrage de Bessel Van der Kolk : “Le Corps n’oublie rien. Le cerveau, l’esprit et le corps dans la guérison du traumatisme”.

Dans un style plus analytique et très détaille, les ouvrages d’Evelyne Josse : “Le traumatisme psychique chez l’adulte”, ainsi que “Le traumatisme psychique – Chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent”.

 

En vous souhaitant le meilleur, je vous dis à bientôt pour un prochain article. N’hésitez pas à partager vos points de vue, et si cet article vous a plu, pensez à le liker et le partager avec vos contact. D’ici là, prenez soin de vous et de vos proches.

Cordialement,

Nathanaël MONFORT

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