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Hypnose : la gestion du poids

 

Introduction

Maigrir et perdre du poids sont des demandes fréquentes dans les consultations d’Hypnose, que les demandeurs soient en obésité, en surpoids, dans la norme ou en insuffisance pondérale. Voici donc un petit topo sur cette thématique.

La gestion du poids peut concerner bien des aspects : alimentation et comportement alimentaire, mobilité et activité physique, environnement et génétique, variations hormonales et traitements médicamenteux, structure et perception du corps, métabolisme et chirurgie.

Je vous propose d’évoquer rapidement chacun de thèmes avant de nous intéresser à la place de l’Hypnothérapie dans la gestion du poids :

L’alimentation 

Vous vous en doutez, l’alimentation est un élément incontournable à investiguer dans les problématiques de surpoids et d’obésité. Concrètement, cela concerne aussi bien la quantité des aliments ingurgités à chaque repas, les quantités respectives des apports en protéines, lipides et glucides, la charge calorique totale de chaque repas et de l’ensemble des repas consommés chaque jour, ainsi que le nombre de repas par jour, les grignotages éventuels, mais aussi l’index glycémique des aliments. Cela concerne aussi les modes et les temps de cuisson, notamment parce que la chaleur tend à augmenter l’index glycémique d’un aliment donné.

Le comportement alimentaire et le métabolisme

Il est évident que manger peu ou beaucoup est dans la plupart des cas de nature à influencer directement le poids corporel, même si nous avons tous déjà entendu parler de certaines personnes qui ne mangent trois fois rien et qui prennent du poids, alors que d’autres mangent comme quatre sans prendre un gramme. Manifestement, notre métabolisme de base n’est pas identique et ne dépend pas notre volonté.

Mobilité et activité physique 

Tout ce qui active le corps fait dépenser de l’énergie et tend à faire baisser le poids. Cette énergie est puisée directement et prioritairement dans les aliments que nous ingurgitons. Plus nous puisons dans ce potentiel d’énergie et moins il en reste à stocker. La pratique régulière d’une activité physique est donc typiquement une des clés pour réguler notre poids, notamment pour permettre au corps d’aller puiser dans ses réserves. A noter qu’aller et venir, piétiner ou qu’un métier dit “physique” n’est pas et ne remplace pas du sport, même si c’est évidemment mieux que de rester dans son canapé.

Environnement et génétique 

Si le patrimoine génétique dont nous héritons constitue une base indiscutable de notre constitution, métabolisme et composition corporelle (gabarit, pourcentage de masse grasse et de masse maigre,…), l’environnement peut influencer l’expression de notre patrimoine génétique. Concrètement, notre rythme de vie, notre alimentation, activité physique, etc. modulent l’expression de nos gènes. Exemple : une personne issue d’une famille de maigrichons qui se met à manger des frites matin, midi et soir en restant sagement installée dans son canapé a toutes les chances de développer une obésité. Inversément, une personne issue d’une famille d’obèses qui respecte une alimentation modeste et équilibrée, qui pratique régulièrement une activité sportive a toutes les chances d’être dans la norme ou en surpoids en terme d’IMC.

Variations hormonales et traitements médicamenteux

Certaines variations hormonales, qu’elles soient induites par une pathologie (exemple : hypothyroïdie) ou un traitement médicamenteux (exemples : certains antidépresseurs, les corticoïdes), ou encore qu’elles découlent de l’évolution naturelle du fonctionnement du corps (exemple : la ménopause) favorisent la prise de poids et peuvent être des freins à une diminution recherchée du poids.

Structure et perception du corps

Il est évident qu’un géant sera plus lourd qu’un nain. Autrement dit, les dimensions de notre ossature conditionnent directement notre poids corporel : il faut bien meubler l’intérieur de la charpente ! Ceci nous renvoie directement aux facteurs génétiques évoqués ci-dessus.

La perception du corps dépends, elle, de notre regard et de l’interprétation que nous faisons de ce que nous voyons. Je me souviens d’une jeune femme d’environ 25 ans qui me confiait qu’elle se trouvait trop grosse ; lui demandant sa taille de pantalon, elle me répondit “36”. Quand je lui ai dit que la moyenne actuelle dans la population française était de 42 (en 2020), ça lui a fait tout drôle de prendre conscience qu’elle était nettement sous la moyenne, donc plutôt mince ! Son discours pouvait évoquer la dysmorphophobie : “il n’y a que mes yeux qui trouvent grâce à mes yeux”, alors même qu’elle me rapportait que l’ensemble de son entourage la trouvait belle.

Place de la chirurgie 

La chirurgie bariatrique sous ses différentes formes est souvent utilisée pour imposer au corps une perte de poids : anneau gastrique, B-CLAMP, by-pass ou sleeve gastrectomy. Si ces actions chirurgicales peuvent être très rapidement efficaces, elles ont aussi comme inconvénients d’être invasives et définitives (excepté l’anneau gastrique et le B-CLAMP) avec des risques per opératoires et des conséquences concrètes comme les malabsorptions des nutriments. De plus, de par leur rapidité, les importantes modifications de l’apparence physique consécutives à la perte de poids peuvent être mal vécues psychologiquement. 

Le bistouri n’enlevant pas les mauvaises habitudes alimentaires, la chirurgie ne dispense donc pas d’une évolution comportementale en la matière. En effet, on observe parfois que des sujets “contournent” la chirurgie en adaptant leur comportement alimentaire, par exemple en mangeant peu mais plus régulièrement, ou en consommant davantage d’aliments liquides.

Place de l’Hypnothérapie dans la gestion du poids 

L’Hypnose étant un outil d’exploration et de résolution de multiples problématiques, elle peut être utilisée pour influencer différents aspects de cette question complexe, tels que :

  • la gestion du stress et de certaines émotions ;
  • la régulation des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) : anorexie, boulimie, hyperphagie, que ceux-ci soient en lien ou non avec des psycho-traumatismes : en effet, des réactions de Troubles du Comportement Alimentaire sont fréquentes après des évènements entraînants des Syndromes de Stress Post Traumatiques. Pour cela, les approches telles que le RITMO sont souvent rapidement efficaces ;
  • la modification de certaines habitudes telles que manger très (trop) vite ;
  • la motivation à se remettre au sport ;
  • ajuster la perception du corps à la réalité ;
  • l’accompagnement pré et post chirurgie bariatrique ;

Pour ma part, les plus belles évolutions que j’ai pu observer, sont les cas où les personnes, prises par une émotion, se mettent à manger pour l’apaiser. Le fait d’apaiser cette émotion et de neutraliser les liens capables de la générer, court-circuite l’ensemble des comportements qui en découlaient. Exemple tiré de mes consultations : chaque fois qu’il se sentait énervé, en colère, il se mettait à ouvrir placards et frigo, mangeant pelle-mêle salé et sucré. En permettant à cette partie de lui-même responsable de ce schéma comportemental de pouvoir fonctionner différemment, et en apaisant les différents éléments à l’origine de cette émotion, il n’eu plus besoin de dévaliser frigo et placards et perdit 8 kg en un mois. Fait intéressant, il mentionna également une nette diminution d’intérêt pour les glaces et les gâteaux, alors qu’il en était friand, sans que nous ayons eu l’occasion d’évoquer le sujet lors de la séance ou précédemment. Dans son cas, j’avais utilisé une approche que j’évoque dans l’article Structure de la Personnalité : Axe de travail en Hypnothérapie.

L’avantage avec l’hypnose, telle que je l’utilise, c’est qu’en travaillant à apaiser les réactions émotionnelles, à résoudre les conflits intérieur,.. les gens perdent du poids sans contrainte ni sentiment d’obligation, donc sans frustration, ce qui en fait une démarche plutôt confortable 🙂 

Conclusion

La gestion du poids repose principalement et typiquement sur l’activité physique et l’amélioration de l’hygiène alimentaire. Autour de ce noyau peuvent graviter des approches comme l’hypnose pour améliorer la gestion du stress et de certaines émotions, réguler les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) et ce qui a pu les déclencher, et ainsi contribuer à une évolution du poids corporel. L’hypnose étant agréable et  non invasive, elle peut faire partie des approches et outils pouvant éviter un geste opératoire et les désagréments qui l’accompagnent, tels que les malabsorptions de macro et/ou de micronutriments. La chirurgie ne dispensant pas d’une évolution de l’hygiène et du comportement alimentaire du sujet, l’hypnothérapie peut à son niveau contribuer à la réussite de ce type de prise en charge.

 

En vous souhaitant le meilleur, je vous dis à bientôt pour un prochain article. N’hésitez pas à partager vos points de vue, et si cet article vous a plu, pensez à le liker et le partager avec vos contact . D’ici là, prenez soin de vous et de vos proches.

Cordialement,

Nathanaël MONFORT

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