Share Button

L’implication personnelle dans une relation pourrait être définie comme étant « l’intensité de la participation au sein d’une relation ». Cette intensité va influencer et conditionner la qualité de cette relation, donc son fonctionnement, son évolution, … Elle peut aller d’une influence bénigne à considérable en fonction de la nature de la relation. Il est normal que cette implication varie en fonction de qui nous sommes par rapport à l’autre, du contexte dans lequel s’inscrit la relation, et de tout un tas d’autres paramètres tels que l’âge, la culture, le genre, la maturité, la profession, la notion de subordination et d’autorité, …

En effet, chacun aura déjà pu constater que les relations : parent/enfant, enfant/enfant, élève/professeur, parent/professeur, patron/employé, soignant/patient, … sont de natures très différentes, et au sein de chacune d’entre elles, notre degré d’implication va influencer sa régularité, sa continuité, son intensité, …

 

Dans mon cadre professionnel, il est logique que l’implication de mon consultant soit différente selon les motifs de sa venue. Par ordre croissant, nous trouvons :

Pour un Massage : à part me formuler ce que vous souhaitez comme type de massage, sur quelle(s) zone(s), … il ne vous reste qu’à profiter, et moi à réaliser le massage. Cela ne nécessite qu’une faible implication de votre part.

En Ostéopathie : il vous suffit de me fournir toutes les informations utiles à votre prise en charge lors de l’anamnèse et de vous détendre pour me permettre d’effectuer au mieux mon travail, en restant attentif pour me communiquer une posture inconfortable, une douleur qui apparaît, un symptôme qui se reproduit, ou suivre une consigne telle que « asseyez-vous », « fléchissez votre coude », … C’est surtout moi qui vous trouve des solutions, donc implication modérée de votre part.

En Kinésithérapie : c’est comme pour l’ostéopathie, mais en plus je vous propose souvent de réaliser certaines tâches de votre côté pour vous permettre d’avancer : pratiquer certains étirements ou exercices de renforcement musculaire ou d’équilibre, d’observer vos gestes et postures au travail, à la maison ou lors de votre pratique sportive. Pour beaucoup, c’est moi qui vous trouve des solutions, mais dans votre intérêt, votre niveau d’implication devrait être logiquement supérieur.

En Hypnothérapie : votre implication est primordiale. Nous pouvons poser que si vous venez consulter, c’est que vous n’avez pas encore réussi à résoudre seul votre problématique. Et vous vous attendez logiquement et légitimement à ce que je vous trouve la ou les solutions.

De fait, culturellement, il est perçu comme normal que le professionnel vous apporte la solution : le cuistot vous l’apporte sur un plateau, le comptable vous fait votre comptabilité, le pharmacien vous donne les bons médicaments, …

Mais dans une relation à caractère psycho-thérapeutique, c’est souvent là que le bât blesse : si le consultant reste passif et ne se saisit pas des outils que lui propose le thérapeute (Hypnose, RITMO, EFT, …), cela mène typiquement à l’échec du travail. Ceci est vrai pour l’ensemble des approches psycho-thérapeutiques, comme l’a théorisé et mis en lumière Carl Rogers en 1942 dans son ouvrage « La relation d’aide et la psychothérapie » ; c’est déjà vieux comme référence, mais ça reste toujours d’actualité.

On dit souvent que « le client est spécialiste de son problème, et que le thérapeute est spécialiste de la résolution de problèmes » ; c’est donc la réunion des deux acteurs et à travers l’alliance thérapeutique qui se noue, qui devient propice à une résolution stable de la problématique pour l’avenir. En effet, si le thérapeute peut observer un certain nombre de choses comme les modifications des tonalités de la voix, le passage d’une émotion, l’apparition de mouvements involontaires, … le consultant est le seul à avoir accès à ses ressentis, ses émotions, ses pensées, ses dialogues intérieurs, son histoire et les traces mémorielles qui la composent. C’est donc en partageant tout ou partie de son expérience intérieure avec le thérapeute qu’il alimente la relation thérapeutique et permet au thérapeute de l’aider à explorer de nouvelles pistes, à accueillir et digérer une abréaction ou faire le point sur la thérapie en cours.

Dans la pratique, ces variations de l’implication se manifestent souvent par des jeux inconscients très subtiles, où le consultant se décharge inconsciemment (ou tente de le faire) de ses responsabilités et tente de faire travailler le thérapeute à sa place.

Il y a plein de motifs valables pour expliquer ces phénomènes : le sujet ne sait pas ou n’a pas encore suffisamment développé cette capacité à résoudre ses problèmes seul, la problématique est vécue comme trop douloureuse, ça lui demande beaucoup voire trop d’énergie, une partie de sa personnalité ne veut pas changer ou évoluer et s’adapter à la réalité du moment, il teste le thérapeute, il reproduit certains modes de relations, …

 

En conclusion, il est bon de s’interroger régulièrement sur nos degrés respectifs d’implication dans nos différentes relations, et du coup, de notre part de responsabilité dans la qualité de chaque relation examinée. Ça peut aussi être le point de départ d’une réflexion sur « quelles peuvent être les raisons expliquant une relation pas assez satisfaisante à notre goût et comment faire pour l’améliorer ?

N’hésitez pas à partager vos points de vue, et si cet article vous a plu, pensez à le liker et le partager avec vos contact 🙂

Share Button